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La Bataille de Marathon sous l’œil des Taches de l’Histoire

D’où vient cette épreuve olympique que l’on dispute depuis ce qui semble être l’aube des temps ? D’une conquête avortée, devenue légendaire, la bataille de Marathon. Sous le spectre amusant des Taches de l’Histoire, cette première étape des guerres médiques devient accessible à tous et cela même si elle remonte au Ve siècle avant J-C.

Les Taches de l’Histoire ou l’après bataille de Marathon

On trainerait tous la savate si notre boss nous demandait d’aller lui faire un petit café. Et bien imaginez la tête d’Euclès quand son chef lui a ordonné de se farcir 42 bornes pour prévenir Athènes de la victoire des Grecs sur les Perses. Ça calme direct, non ? Marathon. 490 avant J-C. Les Grecs viennent de remporter la bataille et un chef de troupe convoque Costas, un de ses soldats.

  • Ah ! Costas ! Félicitations soldat !
  • Pourquoi ?
  • Ben, on a gagné la guerre !
  • Ah! C’est pour ça que ça fait bien deux bonnes heures que j’ai pas un Perse qui me court après avec un objet pointu ou tranchant, c’est agréable !
  • Effectivement, oui, mais c’est pas tout à fait fini. Miltiade, notre chef, il m’a chargé de trouver un gars pour aller annoncer notre victoire au roi et j’ai pensé à toi.
  • À moi ? Mais pourquoi ?
  • Pour la postérité, Costas ! Dans les livres d’histoire il faudra bien qu’on se souvienne de la personne qui a annoncé notre victoire à Athènes.
  • Et donc, pourquoi moi ?
  • Faut un nom qu’on puisse retenir et on va commencer à en avoir marre d’avoir que des noms à la con dans nos livres d’histoire : Démosthène, Parmédide, Ccc…listène, y en même que j’arrive pas à prononcer. Du coup, Costas c’est court, c’est facile, c’est bien.
  • C’est exact mais j’arrive jamais à me repérer dans la nature. Si vous me laissez partir seul je risque d’annoncer notre victoire à un druide celte.
  • Mmmh, ne te casse pas. Je me doutais bien que tu trouverais bien une excuse pour pas y aller, J’te connais depuis assez longtemps pour savoir que t’es une tanche.
  • Bah oui, quand même, héhéhé.
  • Bon, en fait, je venais te voir pour que tu m’aides à sélectionner quelqu’un pour annoncer la victoire à Athènes.
  • Mais pourquoi on n’envoie pas un pigeon voyageur comme d’hab’?
  • Tu te rappelles ce que le cuisiner nous a fait à manger avant-hier ?
  • Du pigeon au morilles, un régal !
  • Hé ben voilà, plus de pigeon. Du coup, donne-moi des noms.
  • Ben, pourquoi pas Dimitrios ?
  • Trop gros, il atteindra jamais Athènes.
  • Stratas ?
  • Non.
  • Ménolas ?
  • Non, non.
  • Néméstas ?
  • Non.
  • Ça m’agace.
  • Tu m’appelles ? Non, rien, Samagas !
  • Euclès !
  • Euclès ! Oui, parfait ! Il est fort et jeune. Bon il est bègue, j’ai peur que le roi comprenne rien… « On a vainvain, on a vaincucucu les Pépé, les Pépéperses ». Mais bon, c’est bien le seul capable de parcourir cette distance.
  • Allez ! Je vais seller son cheval.
  • Oui, alors justement, tu te rappelles ce que le cuisinier nous a fait à manger hier soir ?
  • Des steacks de chev…, oh non !
  • Hé ben si.
  • Mais il va pas se taper Marathon-Athènes en marchant quand même ?
  • Ah, bah nan.
  • Ah! Tu me rassures.
  • Il va le faire en courant.
  • Mais y a au moins 30 km !
  • 40 exactement.
  • Oh, attends, je l’ai vu Euclès après la bataille d’hier, il avait des oignons aux pieds, gros comme des patates.
  • Et bien, raison de plus pour qu’il parte d’ici. Les oignons aux pieds ça pourrait donner des idées au cuisinier.
  • [Quelques grandes foulées plus tard, à Athènes…]
  • Mon roi, un messager vient d’arriver ! J’ai pas tout compris mais apparemment, on aurait vaincu des pépés. »

La véritable bataille de Marathon

La vision des Taches de l’Histoire est un délice qui dédramatise l’événement. Mais de quoi parle t-on exactement ? Que fut la bataille de Marathon ?

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Hoplite grec reconstitution

Darius le Grand en veut toujours plus

Ce que l’on en sait aujourd’hui nous vient de l’historien grec Hérodote, (485 – 425 avant J-C) et du philosophe Plutarque. Tout commence alors que l’empereur perse Darius le Grand ne cesse d’agrandir sa domination jusqu’en Anatolie (actuelle Turquie). Il poursuit ainsi la conquête de ses prédécesseurs Cyrus et Cambyse. Mais sur cette terre vivent des Grecs descendants des Troyens. Ils se rebellent contre cette domination avec le soutien armé des cités d’Athènes et d’Érétrie. Pour couper court à toute révolte future et surtout donner une leçon à cet ennemi qu’il juge insignifiant au regard de son empire, Darius engage une invasion en direction de la Grèce.

Conquérir la Grèce rebelle par la baie de Marathon

Une flotte de 20 000 à 25 000 soldats perses est envoyée en direction de la baie de Marathon. C’est un lieu stratégique intéressant car proche d’Athènes de 42 km. 600 trirèmes (galère de combat dans l’Antiquité contenant 170 rameurs sur 3 rangées) prennent la mer Égée. Mais les Athéniens sont informés du danger et mobilisent à leur tour une force armée d’environ 10 000 soldats. Ces sont des hoplites, des hommes entraînés pour la guerre, porteurs d’une lance, d’un bouclier et d’une épée.

Plusieurs messagers sont envoyés en direction des autres cités grecques afin de coaliser une force permettant de protéger toute la Grèce de cet ennemi commun. Car, en ce temps, les cités de la Grèce se font concurrence, se confrontent parfois, bref, ne sont pas alliées sauf cas de force majeure. Cette situation se présente avec Darius. Mais le temps presse et lorsque les Athéniens sont rendus en vue de la plage de Marathon, les trirèmes perses sont en vue ! Ils n’ont pas le temps d’attendre les redoutables Spartiates ou d’autres renforts. Les Perses ne doivent pas pouvoir débarquer !

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Une bataille éclair qui fait la légende de Marathon

Des disputes éclatent dans le campement grec pour savoir comment procéder. Le plus décidé des généraux athéniens, Miltiade tranche : ils doivent lancer l’assaut les premiers. Ni une ni deux, la force grecque se met en marche, et file en direction de la baie. Les hoplites se placent en phalanges, comme le veut la tactique grecque. L’armée perse est encore en plein débarquement lorsqu’elle voit, saisie de surprise, ces hommes surgir de nulle part et foncer droit sur eux alors qu’ils sont, à l’évidence, en infériorité numérique.

Les réflexes du soldat s’activent. Les flancs des forces perses ne résistent pas à cette charge héroïque tandis qu’une phalange grecque est décimée au centre. Les volées de flèches et de haches perses ne découragent pas les Grecs qui défendent leur liberté, leur terre. Pris en étau, les Perses décident de regagner les bateaux et de repartir en mer. Sur la plage, c’est une mêlée féroce qui tue 6 400 Perses et 192 Grecs. Lorsque l’ennemi est au large, les Grecs comprennent que la victoire est à eux. Euclès (selon Plutarque) ou Philippidès (d’après Hérodote) est envoyé à Athènes pour annoncer la bonne nouvelle. Il parcourt la distance de 42 km en courant et meurt d’épuisement à peine sa mission accomplie. La légende de Marathon est née.

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On aime la dérision et l’humour des Taches de l’Histoire autant que la vérité historique supposée d’une bataille vue par un historien grec. Car même si Hérodote fut l’un des ancêtres des conteurs d’Histoire, son point de vue reste soupçonné d’objectivité. Quoique… Le fils de Darius, Xerxès n’est-il pas revenu 10 ans plus tard pour venger son père aux Thermopyles puis à Salamine et Platée ?

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