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Les Écossais sont-ils vraiment tous nus sous leur kilt ?

Il y a longtemps, bien longtemps, une toute jeune fille se tenait bien droite sur l’estrade de sa classe et prĂ©sentait son exposĂ© sur l’Écosse. Quand le moment des questions vint, un garçon de sa classe se crut trĂšs malin de lui demander « est-ce que les Écossais sont vraiment tous nus sous leur kilt ? ».
Bien embarrassĂ©e et timide, elle ne sut que rĂ©pondre 😓 . Et pourtant, c’est vrai : les porteurs de kilt Ă©cossais, les purs, les vrais, sont-ils cul nu sous le tissu traditionnel et, si oui, pourquoi donc ? 😎

Les Écossais sont-ils vraiment tous nus sous leur kilt ?

Souvenirs, souvenirs
.

Vous l’aurez peut-ĂȘtre compris mais l’adolescente rougissante face Ă  cette question, qui peinait dĂ©jĂ  se tenir face Ă  sa classe pour cet exercice, n’était autre que votre fana d’histoire prĂ©fĂ©rĂ©e ! Quand on a 15 ans et qu’un garçon de votre classe s’amuse Ă  vous poser une telle question devant tout le monde on se dit
 « mais quel crĂ©t.. ! » ⚡ .

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Et pourtant, cette question n’a rien de bĂȘte, d’idiote ou de maligne en soi. Elle relĂšve d’une profonde curiositĂ© culturelle sous ses dehors grivois. Tous les enfants posent sans doute cette question et mĂȘme les plus grands qui ont vu de splendides rĂ©trospection telles que Braveheart. Alors, est-ce vrai que les Écossais ne portent rien sous leur kilt, pas mĂȘme un slip ? Et bien oui ! Du moins ceux qui respectent la tradition et y sont attachĂ©s. Ils sont bien courageux non ? 😅

Tous nus or not tous nus sous le kilt : respecter la tradition écossaise

Mais pourquoi ?! Selon les sources, les avis divergent. Certains parlent d’extrĂȘme dĂ©nuement durant le Moyen Âge qui aurait fait des natifs de l’Écosse des sans-culotte. Mais on oublie que cette Ă©poque ne connaĂźt guĂšre la culotte
 Les chausses oui, la culotte fendue, sorte de pantalon en tissu trĂšs lĂ©ger, oui, mais la culotte
non. D’ailleurs, mĂȘme les Grecs et les Romains de l’AntiquitĂ© portent quelque chose qui les protĂšge du froid, surtout les lĂ©gionnaires, mais pas une culotte. Non, quand on veut briller avec le seul port du tartan dans lequel est façonnĂ© le kilt, cet emblĂšme de chaque maison d’Écosse se doit d’ĂȘtre portĂ© seul ! Par un homme, un vrai, un homme
en kilt !

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AprĂšs des dĂ©cennies d’interdiction de porter un sous-vĂȘtement (voir plus bas), la tradition veut que chacun soit libre de porter ou non quelque chose sous son kilt. Beaucoup de porteurs de kilts choisissent, Ă  ce que l’on en sait, de rester fidĂšles Ă  la coutume. Cela ne regarde qu’eux et qu’importe si un vent furieux les met Ă  nu face aux passants. Si vous posez la question Ă  un homme portant le kilt, mĂȘme un militaire, il vous trouvera malpoli, trĂšs mal Ă©levĂ© et il Ă©ludera la question avec amabilitĂ© et finesse en affirmant qu’il porte
des chaussettes. Plus hardi, il vous dira que, sous son kilt, on trouve l’avenir de l’Écosse !

Être un « True Scotsman » : petite histoire du kilt en Écosse

Le kilt, pour un Écossais, c’est le smoking, l’habit de cĂ©rĂ©monie par excellence. Il reprĂ©sente la famille, le clan, la nation et plus gĂ©nĂ©ralement le vĂ©ritable Écossais (« the true Scotsman »).

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Contrairement Ă  ce que l’on pourrait penser, le kilt n’est devenu emblĂšme du vĂȘtement Ă©cossais qu’au cours du XVIIIe siĂšcle. Avant cela, la tradition des Highlands se rĂ©sumait Ă  un plaid ajustĂ© autour de la taille.

Cependant, son histoire est intĂ©ressante : elle reflĂšte la complexitĂ© des relations entre Angleterre et Écosse. Car c’est bien un industriel anglais, Thomas Rawlinson, qui inventa le kilt. Face Ă  ses ouvriers, il trouve que, dĂ©cidĂ©ment, ce tartan nouĂ© autour de la taille n’est pas pratique, voir source de dangers dans son usine. Il choisit donc de reprendre ce plaid auquel restent attachĂ©s ses ouvriers Ă©cossais et demande Ă  un tailleur de lui confectionner quelque chose de pratique. Le kilt est nĂ©.

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Son succĂšs est nĂ©anmoins freinĂ© par les consĂ©quences de la rĂ©volte des Jacobites. Ces rĂ©bellions sĂ©vissent entre 1688 et 1746 et sont portĂ©es par la volontĂ© de voir revenir sur le trĂŽne du Royaume-Uni la maison des Stuart. AprĂšs des combats acharnĂ©s et de multiples rebondissements, la rĂ©volte est Ă©touffĂ©e et les consĂ©quences ne se font pas attendre. Parmi elles, l’interdiction de traditions Ă©cossaises dont le port du kilt.

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Jamais sans mon kilt !

Mais celui-ci ne s’en laisse pas compter. Les soldats passĂ©s du cĂŽtĂ© anglais sont exemptĂ©s et continuent d’arborer la jupe masculine. Les Écossais de classe supĂ©rieure font valoir leur attachement Ă  ce symbole de leur famille et arborent Ă©galement ce vĂȘtement lors de cĂ©rĂ©monies. Il n’en faut pas plus pour que le kilt revienne en force dĂšs le XIXe siĂšcle. C’est grĂące Ă  l’armĂ©e que le kilt conserve son autoritĂ© et sa stature d’emblĂšme : les soldats Ă©cossais des PremiĂšre et Seconde guerres mondiales le portent fiĂšrement au combat, y associent simplement de hautes chaussettes. Un soldat en kilt surprit Ă  porter un caleçon peut mĂȘme ĂȘtre renvoyĂ©. Cela dit, face aux armes chimiques de 1940, le kilt est banni des zones de combats, l’exposition de la peau nue Ă©tant un risque inutile.

Le tartan, ancĂȘtre du kilt Ă©cossais

Bien plus sophistiquĂ©s que leur ancĂȘtre tartan, les kilts prĂ©sentent aujourd’hui des couleurs reprĂ©sentatives d’une maison ou d’un clan comme l’étaient celles des plaids ceinturĂ©s dans les Highlands d’autrefois.
La mĂ©moire du tartan remonte jusqu’au IIIe siĂšcle et peut-ĂȘtre mĂȘme avant. À l’origine, cette Ă©toffe est un tissage de rayures colorĂ©es qui se croisent Ă  angle droit. Ce motif se nomme « sett ». il est symbole de :

  • un clan ;
  • une famille ;
  • un territoire ou zone gĂ©ographique ;
  • une association ou une corporation.

La coloration du tartan est d’abord faite Ă  l’aide de matiĂšres trouvĂ©es dans la nature comme l’écorce, les baies sauvages, les feuillages. Elle se modernise par la suite et se diversifie avec l’introduction de colorants synthĂ©tiques qui permettent de varier les couleurs et donc les tissus.

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Il existe aujourd’hui plus de 7 000 motifs diffĂ©rents et leur identification est devenue assez complexe. On peut rĂ©sumer un tartan Ă  un code qui associe nombre de fils et diffĂ©rentes teintes, exemple : le tartan du clan MacFarlane dĂ©crit dans WikipĂ©dia par « K54 W48 K8 W48 » pour 54 fils noirs, puis 48 blancs, 8 noirs, et encore 48 blancs đŸ˜”.

Les nombreux motifs de tartans sont recensĂ©s dans le Scottish Register of Tartans. Tous peuvent ĂȘtre portĂ©s librement en dehors :

  • du modĂšle Balmoral qui est propriĂ©tĂ© exclusive de la famille royale ;
  • des motifs qui sont liĂ©s Ă  une famille en particulier et dont il faut demander la permission ;
  • du tartan militaire qui demeure rĂ©servĂ© aux membres et anciens membres de rĂ©giment ;
  • des « districts tartans » propres Ă  une rĂ©gion ou une ville ;
  • des tartans créés pour une association, une corporation, une Ă©quipe sportive, etc.
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Plus facile Ă  lire qu’à faire, la vĂ©ritĂ© se trouve sous le tartan des Écossais qui, s’ils sont attachĂ©s Ă  la tradition, ignorent avec fiertĂ© leur pudeur pour porter le kilt tous nus. Et vous ? Porteriez-vous le kilt sans sous-vĂȘtement ? 😉

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Sources :

  • Terres celtes.net
  • WikipĂ©dia
  • Images Pixabay et Pexels (merci au travail de Lewis Ashton, Fotshot, Fotocitizen, Allycatfoxtrot, Modman, James5050smith)

Aller plus loin avec fun :

  • Braveheart (film)
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